YS 1.2 « Le yoga est l’arrêt des activités de la conscience ordinaire ».
Une réflexion proposée par Victoria Grace.

Yogaś citta-vṛtti-nirodhaḥ : « Le yoga est l’arrêt des activités de la conscience ordinaire ».
En cette période où le superficiel prime avant toute chose, comment saisir la vraie essence du yoga ?
Chaque instant de la vie ordinaire, passé en dehors du tapis, peut nous révéler le sens du yoga. Néanmoins, en tant que pratiquants assidus, notre tendance naturelle est de le rechercher dans la pratique posturale ou parfois dans les textes traditionnels en sanskrit, comme le Yoga-Sutra de Patanjali.
Le yoga : ce terme presque mythique
qui est devenu à notre époque
une marque globale promouvant
des exploits gymnastiques
sous des airs californiens :
pourquoi devons-nous nous étonner
que le yoga soit autre que
le reflet de notre monde ?
Où trouver le sens profond du yoga,
appelé Union, Non Dualité ou autre,
au-delà des images instagrammables
qui ne servent qu’à réveiller notre convoitise ?
Pour saisir son vrai sens
dans le fameux instant présent,
devons-nous le chercher dans les postures,
le souffle, la concentration, la méditation
ou bien nous appuyer
sur le vieux texte de Patanjali ?
Sur le tapis déroulé à terre,
le corps synchronisé au souffle
donne la belle illusion du yoga,
de l’union tant vantée.
Puis le mental se met en branle
avec son cortège de pensées fractionnées.
Un dialogue intérieur commence,
fissurant la façade de paix intérieure.
Cette pensée qui vient de moi
mais qui n’est pas à moi
n’est autre que le symptôme
d’un moi séparé du Tout.
Dans le Yoga-Sutra,
le yoga est défini comme un arrêt,
l’arrêt du mental
qui tourbillonne sans arrêt.
Au moment de cet arrêt,
même momentanément,
le moi s’efface.
La Conscience s’étend à l’infini
jusqu’à ce que la conscience ordinaire
se vante :
« Ouais, je suis en état de yoga ! ».