« Le Livre du Rien » de Osho
Le coup de coeur de Solange Kergoat.
Cet été, pour alimenter notre recherche autour du Yoga, j’ai lu “Le livre du rien” de Osho.
OSHO aborde ces poèmes d’une manière pédagogique, faisant parfois appel au célèbre Mullah Nasruddin. Il explique chaque strophe, insistant sur chaque expression, allant jusqu’à la racine de certains mots, non pas pour que nous les comprenions intellectuellement mais pour que nous en expérimentions la saveur, la force, le sens profond, pour les intégrer sensoriellement. « Ces paroles sont des graines si nous sommes prêts à devenir le terrain ». Paroles à écouter avec le coeur et non pas avec le mental.
Quand vous êtes vides,
le Tout entre en vous
et pourtant, il reste l’Infini
Le Livre du Rien de Osho
Il commente le plus ancien texte du Tch’an chinois, le “HSIN SIN MING, un recueil de poèmes sur la Foi Véritable écrit à la fin du VI ème siècle par SOSAN, un Maître Zen du « non mental », moine vagabond, sans racine, sans attachement. Ce texte contient la quintessence, l’âme même du Zen.
On en retrouve quelques aspects développés dans les Yoga Sûtra de Patanjali comme ceux qui traitent des « dvandva » par exemple. Nous connaissons ces aphorismes mais un détour par d’autres approches ne peut qu’éclairer quelques zones d’ombre de notre compréhension.
Cela commence par l’écoute : écouter le sens des paroles – pas la signification ; écouter sans rien décider, sans penser.
Osho évoque la maladie du mental qui est toujours divisé, la notion du choix et de la division qui l’accompagne. Quand intervient le pour, le contre suit comme une ombre ; mieux comprendre le fonctionnement de l’ego dans une absence d’efforts.
Il insiste sur le fait de ne pas renoncer à l’action, le passage à travers lequel on entre dans la réalité et la réalité entre en nous. Ne pas renoncer à l’action, seulement renoncer à la pensée mais devenir plus conscient…
Et cela n’est que le début des poèmes !
Certains passages m’ont particulièrement touchée comme celui de la notion du choix et de la division qui l’accompagne. Restée plusieurs jours avec ce passage cela a particulièrement résonné en moi et apporté quelques changements dans mes relations.
Quel apaisement !
Voir ce moment où « je » sélectionne, « je » juge, ce moment où le mental intervient, s’impose, et lorsque « je » comprends cela, que se passe-t-il ? … ça s’arrête !
Pour vous donner un avant-goût de ce qui attend le lecteur que vous êtes, voici le 1er poème.
La Grande Voie
La Grande Voie n’est pas difficile
pour ceux qui n’ont pas de préférences.
Quand l’amour et la haine sont tous deux absents,
tout devient clair, sans masque.
Si pourtant, vous faites la plus petite distinction,
le paradis et la terre se retrouvent infiniment séparés.
Si vous souhaitez voir la vérité,
alors n’ayez pas d’opinion pour ou contre.
Opposer ce que l’on aime à ce que l’on n’aime pas,
c’est la maladie du mental.
Le Livre du Rien » de Osho