Art Brut, singulier et autres
Un coup de coeur de Françoise Klein
Quand on part en voyage dans une ville étrangère, il nous tient souvent à coeur d’arpenter les rues, de visiter les églises, les parcs, les musées… Mais sa propre la ville la connait-on vraiment ? Surtout lorsqu’on y habite depuis longtemps. Au début il est vrai, on a cherché à en percer les mystères, mais au fil des années, il semble qu’on en a fait le tour, la curiosité s’émousse, et pourtant…
Cet automne à Montpellier une amie m’a fait découvrir un musée. Nouveau pour moi, et pour elle aussi d’ailleurs ! En prenant nos billets nous avons appris qu’il avait ouvert voilà déjà quelques années. C’est le musée « Art Brut, singulier et autres », dans le quartier des Beaux Arts.
Cette visite paraissait d’autant plus singulière que j’étais dans la relecture du Regard 68 sur « Art et spiritualité ». Et ce qui j’y découvrais était en totale relation avec mes pensées du moment, mes ressentis. La visite commençait avec une citation de Jean Dubuffet : « la vraie création ne prend pas souci d’être ou de n’être pas de l’art (Bâtons rompus -1986) ». Et cela disait tout. Art populaire « instinctif, spontané, visionnaire, ouvert sur la vie intérieure », retour aux sources, liberté totale d’inspiration, sans limite ni tradition.
C’est cette simplicité et en même temps ce foisonnement créatif qui m’ont profondément touchée. J’ai ressenti, que peu importe pour l’artiste le beau, le bon goût, le regard qui est porté sur son œuvre, son désir, son imagination mènent la danse, et tout ce qui l’entoure est matériau vivant prétexte à création, comme un hymne à la vie.
Cette visite a été un enchantement. J’y retournerai avec mes amies, avec mes petite filles aussi car cette liberté là, cette spontanéité, cette effervescence sans freins appartiennent aussi à l’enfance.
J’ai pris des photos, je vous en partage quelques unes. J’ai demandé l’autorisation à l’accueil du musée qui se situe au 1 rue Beau Séjour. La personne qui nous a reçues était heureuse que l’on parle de ce lieu, qui ne vit que par les droits d’entrée. Allez-y, c’est un endroit un peu intime, une invitation dans une maison lumineuse, avec un joli et minuscule jardin en son centre, et au fond dans un petit bâtiment un lieu d’exposition temporaire.