La Vie. Témoignage de L. Jouvenel.

" Retrouver sa conscience, cela signifie voir la vie telle qu’elle est, et non telle qu’on voudrait qu’elle soit. " Don Miguel Ruiz
Un témoignage de Lucile Jouvenel, professeure Yosoli

La Vie. C’est le thème proposé pour les cercles de parole des mois d’hiver. Lorsque Ludovic l’a proposé, la réaction a été nette : super, vive la vie, youpi….

Et puis nous nous retrouvons pour le cercle du mois de janvier. Il y a toujours un moment d’incertitude, un vague flottement, le temps que les participants se connectent, une petite voix qui se demande si finalement il y aura quelque chose à dire, est-ce-que les personnes présentes vont trouver matière à discuter, à échanger et aussi à se livrer?

Les propos ont commencé par les constats de la dureté de la vie. Le monde tel que peint autour de nous dans les médias, dans notre quotidien, dans notre famille qui fait face à des déboires sans noms. Des guerres à la crise économique, les sentiments d’oppression et d’incompréhension, les craintes et les angoisses sont exprimées très simplement et sans détours. Certains ont décroché des médias depuis longtemps, d’autres ponctuellement. Certains pensent qu’au contraire, la solution est là, s’informer, éplucher, comprendre et s’engager. Militer pour éclairer l’autre versant du monde et ne pas être dupe.

Il y a aussi les petites phrases, comme des bouteilles à la mer : les ténèbres ne peuvent s’exprimer que dans la présence de la lumière. C’est le principe même de l’enseignement du yoga.

Doucement aussi, le constat pour la plupart d’être chanceux de l’expérience de sa Vie. Alors que pour d’autres, rencontrés dans des domaines professionnels, la Vie c’est vraiment dur et nul (enfant de CE1). Au coeur de notre place quelque peu privilégiée se dégage une responsabilité d’être Témoin de la beauté de la Vie. Une foi vive dont ont témoigné par exemple Christiane Singer, Etty Hillesum au coeur de l’horreur, au coeur de la mort. Ces témoignages portent quelque chose de vital. La simplicité d’une fleur, d’un émerveillement, d’un éclat de vie, d’une présence, la simplicité d’être. Cela ne parle pas à tous. Pour certains même si cette fraîcheur est connue, elle reste une théorie, trop floue, comme éloignée de la réalité. La difficulté de concilier la théorie et de la pratique est évoquée. Il n’est pas si évident de percevoir que c’est l’objet même de la discipline du yoga.

Et puis, il y a la citation. Le livre attendait que sa propriétaire, participante du cercle, l’ouvre pour nous en partager ses saveurs :

« Le rêve de la planète est le rêve collectif des humains. On peut le nommer la société ou une nation, mais en tous les cas ce qui en résulte, individuellement ou collectivement, est un rêve. Ce rêve peut être agréable et on le nomme alors paradis, ou il peut tourner au cauchemar et on appelle cela l’enfer. Mais le paradis et l’enfer n’existe qu’au niveau du mental… Retrouver sa conscience, cela signifie voir la vie telle qu’elle est, et non telle qu’on voudrait qu’elle soit. Être conscient signifie voir la vérité, et non voir ce que l’on veut, dans le seul but de justifier les mensonges auxquels on croit. Si l’on s’exerce à être conscient, alors vient le jour où l’on maîtrise la conscience… Dieu est là. Dieu vit en vous comme vie et comme amour, mais c’est à vous de voir cette vérité, sans quoi il n’y a rien. Vous êtes ici pour être heureux, pour vivre votre vie et exprimer qui vous êtes. » Don Miguel Ruiz – S’ouvrir à l’amour et au bonheur

Quand le cercle se termine, il y a une chaleur entre les participants (au-delà de la distance), il y a de la joie et des coeurs heureux. Il y a aussi des esprits ouverts à d’autres points de vue ou à des questionnements plus ou moins grands. Il y a des espoirs. Il y a la Vie.

Lucile Jouvenel