Les microbes, nos ancêtres et amis qui nous veulent du bien
Débutons avec l’étymologie du mot microbe qui vient du grec μικρός / mikrós, « petit » et βίος / bíos, « vie »). Un microbe est donc un organisme unicellulaire qui ne peut être observé individuellement qu’à l’aide d’un microscope.
Dans nos sociétés occidentales « aseptisées », ce nom microbe est le plus souvent associé à danger, contagion, maladie, épidémie. Nous amenant à oublier que nous venons de microbes, que nous nous sommes développés avec et grâce aux microbes. Au cours de l’évolution, les espèces pluricellulaires, dont nous-mêmes, ont développé des barrières – muqueuses et système immunitaire – pour se protéger des microbes, tout en hébergeant sur leurs muqueuses et dans leur intestin des microbes essentiels à leur survie.
Dans cet article je vous recommande cet intéressant reportage “Vive les microbes !” d’Arte sur l’importance des microbes pour façonner notre système immunitaire et notamment limiter les pathologies respiratoires, les pathologies auto-inflammatoires ou auto-immunes.
Reportage d’Arte : vive les microbes !
Une remarque dans ce reportage : si la recherche et l’industrie pharmaceutique investissent des milliards pour trouver des traitements souvent onéreux de ces pathologies, sans parler des conséquences socio-économiques, très peu d’argent est consacré pour en comprendre les causes, notamment la dérégulation de notre microbiote, le maintien d’un microbiote diversifié non pathogène. Un exemple parmi d’autres dans ce reportage, pasteuriser le lait peut être utile pour éliminer de rares microbes pathogènes dans des mélanges industriels de lait mais en même temps prive l’individu de millions de microbes si utiles à notre équilibre. Autre exemple, le peu de mortalité par SARS-Cov2 dans les zones rurales comparées aux zones urbaines en Afrique.
Ainsi vivre dans un environnement trop aseptisé dès la naissance : peu d’allaitement maternel, alimentation pasteurisée et peu diversifiée, traitements fréquents par antibiotiques, agriculture industrielle (avec en particulier l’administration d’antibiotiques aux animaux pour favoriser leur croissance) vont limiter et détruire la diversité nécessaire de notre microbiote. Cet appauvrissement dérégule en profondeur notre système immunitaire qui va se mettre à réagir de façon anormale à nos propres constituants provoquant à moyen terme asthme, maladies auto-inflammatoires, maladies auto-immunes. Sans parler de la surconsommation de sucres, de graisses, de pesticides …
Ce portrait est bien pessimiste, mais prenons conscience que nous avons toujours le choix en prenant conscience de ces questions, en modifiant si possible nos pratiques alimentaires, en choisissant un modèle de société.